Minette, énorme boule noire, donne naissance à six chatons – trois blancs, trois noirs. Alors que les premiers sont prudents, sages, les seconds font les fous et explorent partout. Mais ceux qui courent des dangers ne sont pas forcément ceux que l’on imagine… Heureusement, la fratrie est solidaire.
Traduit en français de l’artiste japonais Kunpei Higashi, disparu en 1986. Il utilise la technique du papier découpé et des jeux de noir et blanc, pour un style qui rappelle furieusement Tana Hoban. L’histoire n’en est pas une ; il s’agit davantage de moments de vie dans une famille (féline), où, derrière la différence, l’amour maternel, fraternel, se révèlent très solides. Les formes simplifiées, exagérées des animaux se disposent astucieusement dans la page ; le résultat frappant de sens ne manquera pas de toucher les plus petits. Remercions la curiosité de l’Ane bâté !
(L’avis de Ricochet)
L’auteur : Kunpei Higashi
Né à Kobe -Japon- le 09 janvier 1940, mort en décembre 1986. Auteur illustrateur travaillant principalement en Kirigami (Papier découpé) et souvent en noir et blanc. Globe-Trotter. Nombreux prix littéraires jeunesse au Japon dans les années 70 et 80. Disparu à 46 ans suite à une pneumonie.
Qu'est-ce qu'un kamishibaï ?
紙 kami ~ 芝居 shibaï
紙芝居 : "pièce de" théâtre sur papier
Le kamishibaï signifie littéralement : “jeu théâtral en papier”. C’est le nom donné pour désigner une série de planches cartonnées, en papier à l’origine. Ces illustrations racontent une histoire, chaque image présentant un épisode du récit. Le recto de la planche, tourné vers le public est entièrement couvert par une illustration, le verso est réservé au texte, très lisible, avec une image miniature en noir et blanc reproduisant le dessin vu par les spectateurs.
Les planches illustrées sont introduites dans la glissière d’un butaï, ou “castelet”, ou théâtre en bois ou en carton, fermé par deux ou trois volets à l’avant. Une fois ouverts, les deux volets latéraux dirigés vers l’avant assurent l’équilibre de l’objet. L’arrière est évidé pour que le conteur puisse lire le texte. Le butaï se pose sur une petite table, par exemple, à une hauteur suffisante pour être bien vu par tous, il encadre l’image et focalise l’attention des auditeurs sur l’illustration. il sépare d’une manière claire le monde de la réalité extérieure et celui de la fiction.
Contrairement à la page tournée d’un livre, la planche suivante du kamishibaï apparaît en s’intégrant dans la scène précédente. La répétition préalable devant un miroir aide à adapter le passage d’une image à l’autre. il est important que le conteur soit attentif aux indications scéniques inscrites dans le texte par l’éditeur.
Parfois le passage se fait très lentement, en continu, parfois il est nécessaire de retirer l’image en deux ou trois étapes, en s’arrêtant aux traits de repère pour créer du suspense. Cette technique, particulière au kamishibaï, donne du mouvement à l’illustration, comme dans un dessin animé, et multiplie les scènes imagées par deux ou trois.
Parfois, l’image est retirée rapidement, créant un effet de surprise. Une séance de kamishibaï se prépare comme une pièce de théâtre et peut se personnaliser à votre gré (ajout de bruitages, etc.).
D’après un texte d’Édith Montelle, conteuse et écrivain.