Il n’y a pas bien longtemps, au Japon, dans une petite maison à flanc de colline, vivaient un vieil homme et sa femme. Bien qu’ils n’eussent jamais eu d’enfants, ils s’appelaient l’un l’autre «Jiichan» et «Baachan». Jiichan signifie grand-père et Baachan veut dire grand-mère. Un jour, Baachan dit : «Jiichan, cela fait trois jours que tu n’as pas dit un mot.» «Hum, je pensais combien mes tournées me manquaient», répondit Jiichan. Baachan le dévisagea: «Depuis quand as-tu arrêté ?» demanda-t-elle. «Hum, depuis de longues années… mais mes jambes sont encore solides. Et j’ai pris grand soin de ma bicyclette…» Jiichan était l’un des «bonshommes kamishibaï» qui racontaient des histoires aux enfants japonais, au coin des rues, autrefois, quand il n’y avait pas encore la télévision et que les enfants étaient fascinés par les magnifiques illustrations des kamishibaï, ces livres-spectacle – littéralement «théâtre de papier» en japonais. Son métier lui manque tant que, ce matin, il a décidé de reprendre le chemin de la ville. L’écoutera-t-on raconter ses histoires ? Quelqu’un se souviendra-t-il de lui ?
Thèmes : Communication – Culture / Tradition – Japon – Rue – Souvenir / Mémoire – Théâtre / Spectacle
Ce livre a reçu le prix Tatoulu 2008.