Quand un éléphant et une puce mégalomane se lient d’amitié…
Un conte drôle et touchant, très bien traduit, et joliment illustré. Un vrai petit plaisir. Au sein de l’œuvre de Drummond, on ne trouve guère dans la rubrique «pour enfants» que deux opuscules: L’éléphant et Histoire de deux amours. Le premier étant en fait un poème, seul le deuxième a été vraiment écrit à l’intention d’un jeune public. Comme il a également pour protagoniste un éléphant, on est en droit de supposer que Drummond éprouve des sentiments cordiaux envers le gros animal. Ces vers de L’éléphant en témoignent: Voici mon pauvre éléphant / Prêt à partir / En quête d’amis / Dans un monde fatigué / Qui ne croit plus dans les bêtes / Et qui doute des choses. Drummond doute-t-il des choses? c’est selon. Croit-il en les bêtes? il se pourrait. Au reste, il ne les observe pas en naturaliste mais les évoque en poète. Dans Histoire de deux amours, il les met en scène à son gré, à sa fantaisie, pour son amusement et pour notre amusement à nous lecteurs de 9 ans et plus, et pour ce faire il n’hésite pas à bousculer, ou pour mieux dire à enrichir, le savoir zoologique. Ainsi l’on nous avait appris à distinguer l’éléphant des savanes et l’éléphant des forêts chaudes et humides. Drummond ajoute une troisième variété: l’éléphant du désert. Mais n’en dévoilons pas plus… Voici donc Histoire de deux amours, qui raconte les aventures héroïques, drolatiques et poétiques d’un éléphant et d’une puce.Édition bilingue. – © 2e éd. novembre 2007.Article dans la revue Lulu. ->Histoire de deux amoursLulu – Juin 2008Fantaisie politique, en prose (seul texte de l’auteur destiné au jeune public) qui raconte les joyeuses péripéties de deux compagnons à la nature fort disparate : un éléphant et une puce.Ainsi que dans tout compagnonnage à deux, la vie a ses hauts et ses bas, ses chutes et ses élans. Et puis un jour, la situation s’envenime, semble sans issue, on ne se supporte plus, on se fait la vie impossible. Providentiellment, l’amour se présente à chacun de ses congénères, et fait oublier à chacun, qui sa hargne, qui son désespoir. L’histoire se termine donc par un joli banquet final. L’auteur , c’est évident, cultive une immense tendresse pour l’éléphant, animal qu’il montre jovial, pacifique et sage, capable d’ironie surtout à propos de lui-même, quand il pense mériter une leçon de morale par exemple.Ce conte, à la langue particulièrement élégante, en dit beaucoup sur un certain art de vivre en bonne intelligence avec ses amis, ses ennemis, les plus petits que soi, les belliqueux, les prétentieux.