Mon voisin • Miner noochber • Ene auzoa • Ma amezeg • U me vicinu • Lo men vezin • Em visin
Français, alsacien, basque, breton, corse, occitan-gascon, picard
Un lapin agrandit son terrier et tombe sur le terrier d’un renard étrange…
Presse
À propos de l’histoire
Au début du récit, hallucinés dans le vert de la page, des lapins en colonie regardent un point fixe, serrés, les uns contre les autres. Tous, sauf un, le narrateur de première personne qui lui, regarde de biais. Comme chez Claude Boujon, les lapins sont en proie aux renards, dans un récit rigoureusement construit. Au début, une sorte d’asservissement consenti, du pain et des jeux, six cageots de carottes pour chaque lapin rassasient les appétits ; pour l’esprit des histoires, déversées dans les oreilles par un chef. Qui fournit les carottes ? Quelles histoires ? Une rupture fait progresser le récit : le narrateur, par accident, abat le mur de son voisin et pénètre « à pas de loup » en territoire ennemi. La superposition de 2 images proches : à l’image fantasmée du renard de dos prêt à découper un lapin en guise de repas, répond, l’image du voisin masqué prêt à découper une carotte, installe le doute. Le costume rayé du voisin masqué dévoile la vérité, le renard est un lapin ! La chute n’est pas dépourvue d’ambiguïté. Avec une habileté graphique confondante, Valérie Strullu crée un univers inquiétant où texte et images questionnent : sur une demi-page rouge sang sont pendus au mur, masque et crocs, les éléments de l’imposture ; sur l’autre demi-page , deux pattes de lapin abandonné au sommeil, ronflant, où est la vérité ? Le texte épouse les sentiments du narrateur, l’approche inquiète, « voisin », « mon voisin », « ce voisin-là » , le lyrisme de la rencontre est signalé par les effets de rime « voisin / serrer la main » mais chacun s’avance masqué et que vont-ils se dire ? On pense à la dernière image du géant de Zéralda d’Ungerer….Dans cette échappée individuelle, sans retour sur le collectif, asiste-t-on à une collusion ou à une libération ? Avec humour et drôlerie, en suscitant l’esprit critique, Valérie Strullu signe un premier album offensif voire subversif, sorte de fable politique sous des allures paisibles, pour petits ou grands, une réussite !
Ricochet, Chronique de Daniele Bertrand.
à partir de 5 ans
17 planches
Qu'est-ce qu'un kamishibaï ?
紙 kami ~ 芝居 shibaï
紙芝居 : "pièce de" théâtre sur papier
Le kamishibaï signifie littéralement : “jeu théâtral en papier”. C’est le nom donné pour désigner une série de planches cartonnées, en papier à l’origine. Ces illustrations racontent une histoire, chaque image présentant un épisode du récit. Le recto de la planche, tourné vers le public est entièrement couvert par une illustration, le verso est réservé au texte, très lisible, avec une image miniature en noir et blanc reproduisant le dessin vu par les spectateurs.
Les planches illustrées sont introduites dans la glissière d’un butaï, ou “castelet”, ou théâtre en bois ou en carton, fermé par deux ou trois volets à l’avant. Une fois ouverts, les deux volets latéraux dirigés vers l’avant assurent l’équilibre de l’objet. L’arrière est évidé pour que le conteur puisse lire le texte. Le butaï se pose sur une petite table, par exemple, à une hauteur suffisante pour être bien vu par tous, il encadre l’image et focalise l’attention des auditeurs sur l’illustration. il sépare d’une manière claire le monde de la réalité extérieure et celui de la fiction.
Contrairement à la page tournée d’un livre, la planche suivante du kamishibaï apparaît en s’intégrant dans la scène précédente. La répétition préalable devant un miroir aide à adapter le passage d’une image à l’autre. il est important que le conteur soit attentif aux indications scéniques inscrites dans le texte par l’éditeur.
Parfois le passage se fait très lentement, en continu, parfois il est nécessaire de retirer l’image en deux ou trois étapes, en s’arrêtant aux traits de repère pour créer du suspense. Cette technique, particulière au kamishibaï, donne du mouvement à l’illustration, comme dans un dessin animé, et multiplie les scènes imagées par deux ou trois.
Parfois, l’image est retirée rapidement, créant un effet de surprise. Une séance de kamishibaï se prépare comme une pièce de théâtre et peut se personnaliser à votre gré (ajout de bruitages, etc.).
D’après un texte d’Édith Montelle, conteuse et écrivain.
Pirouette Cacahuète / Un éléphant qui se balançait ~ Kamishibaï