La jeune Yatandou, âgée de 8 ans, aimerait jouer avec sa chèvre. Mais elle doit aider les femmes de son village à piler le mil. Elles savent qu’en effectuant consciencieusement cette tâche laborieuse elles collecteront suffisamment d’argent pour acheter « la plateforme multifonctionnelle » qui les libérera de cet esclavage. Les plus jeunes pourront ainsi avoir le temps d’aller à l’école pour apprendre à lire et écrire.
Cet album explique aux jeunes enfants la distribution de plateformes multi-fonctionnelle ou machines à piler le millet par la PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) au Mali. Yatandou raconte sa vie simple avec ses espoirs. Elle démontre au jeune lecteur que le travail et l’abnégation sont récompensés. Les illustrations, peintures à l’huile dans les tons rouge-brique et ocre évoquent le sable du désert, la luminosité et la chaleur. Le dépaysement est ainsi total. Un site internet à destination des parents explique les différents programmes humanitaires de la PNUD en Afrique. rédigé par CK de Choisirunlivre.com
L’avis de Ricochet :
Petit dernier d’une collection qui nous tient à cœur, « Les ethniques », « Yatandou » nous fait partager le quotidien d’une petite fille au plein cœur d’un village du Malon où dès leur plus jeune âge les filles participent à piller le mil de longues heures durant. À huit ans, Yatandou fait son possible avec son pilon – certes plus petit et moins lourd que celui des femmes – pour écraser les graines et produire la farine nécessaire pour nourrir sa famille chaque jour. C’est un travail difficile, fatiguant et pénible. Un travail qui prive les petites filles de leur enfance. Un travail qui les contraint à rester au village et les éloignes des bancs d’école.
Yatandou rêve de voir un jour débarquer au village une machine à piler le mil qui libérerait les femmes de ce labeur et rendrait leur vie plus agréable. Les femmes se cotisent en effet pour réunir la somme suffisante à l’acquisition de cette machine, plus connue sous le nom de « plate-forme multifonctionnelle ». Solidaire et soucieuse du haut de son jeune âge de voir les conditions de travail des femmes améliorées, Yatandou apporte sa contribution en vendant sur le marché Sunjata, sa petite chèvre à laquelle elle était si attachée.
L’arrivée de la machine marqua un grand changement dans la vie des villageoises : « l’industrialisation » du pillage du mil leur permit de gagner plus d’argent tout en légitimant leur travail, leur libéra du temps à passer notamment près de leurs enfants et rendit possible la venue d’une enseignante qui apprit aux femmes et aux enfants les rudiments de la lecture et de l’écriture. Une belle façon de lutter contre le manque d’éducation des enfants et l’analphabétisme des villages d’Afrique noire.
Un conte ethnique très joliment illustré par les peintures chaudes de Peter Sylvada. Cette histoire a été inspirée à Gloria Whelan lors d’un voyage en Afrique où elle fut frappée par la rudesse du travail des femmes « pour tirer de cette terre des ressources aussi vitales que l’eau ou l’avoine pour la bouillie du matin. »
Les auteurs
L’auteur Gloria Whelan est poétesse et écrivain pour la jeunesse. Elle a reçu de nombreux prix pour ses livres aux États-Unis. Elle est aussi l’auteur au Sorbier de l’album « Yuki et les mille porteurs ». Elle vit dans le Michigan.
L’illustrateur Grand peintre américain, Peter Sylvada illustre également des albums pour la jeunesse, et a reçu de nombreux prix dont « The New York Times best illustrator of the year’, « a Society of Illustrators New York Gold Medal’… Au Sorbier, il a illustré « Pêches du bout du monde ». Peter Sylvada vit en Californie.
Traduit de l’anglais par FennTroller